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Hier, 13 h, terrain de la Poudrière. La tête dans les mains, assis au volant de son fourgon, portière ouverte, ce jeune homme attend que ça passe. Que les effets de l'alcool s'amenuisent. Et qu'il puisse enfin quitter les lieux le coeur léger, la bouche tendue vers l'éthylotest qu'on lui présentera, 500 m plus loin. Ils sont des dizaines comme lui à patienter, à papoter.
Au bout du goudron, à l'entrée du bourg de Kerdual, un cordon de gendarmerie guette la sortie des voitures du site militaire. Des contrôles d'alcoolémie et de consommation de produits stupéfiants y sont systématiquement opérés. D'ici la tombée de la nuit, les 150 véhicules stationnés à la Poudrière doivent avoir quitté les lieux. Les organisateurs de l'« Halloween party », dixit l'un d'eux, s'y sont engagés.
La patate chaude
« On est installé ici depuis 22 h hier (NDLR. samedi), indique Ronan (1). On sait qu'on est là illégalement, mais c'est une façon de protester contre les refus successifs des préfectures du coin, à tous les dossiers bétons de demande d'organisation de festival électro qu'on a envoyés. » Finistère, Morbihan, Côtes-d'Armor. Via Facebook, des dates de rassemblement techno-électro avaient été fixées ces derniers mois. Autorisation municipale, poste de secours, location de chapiteaux, d'amplis et de groupes électrogènes, programmation de DJ, etc. « On avait à chaque fois tout calé, et au dernier moment, ça tombait toujours à l'eau. Les préfectures se renvoyaient la patate chaude », poursuit-il.
Une hospitalisation
Cette rave party non déclarée, c'est finalement Kerdual qui en a hérité. Dans un vaste terrain laissé à l'abandon sur la rive droite du Scorff, et appartenant à la direction générale de l'armement. Au plus fort de la nuit, ils étaient « environ 500 » à prendre part à la fête. Des jeunes gens venus de toute la Bretagne, informés de la tenue du rassemblement par un blog et « le bouche-à-oreille ».
13 h 30. Un jeune homme est évacué par les secours après un mauvais mélange à base d'alcool, de cocaïne, d'héroïne, et d'amphétamines. Tombé inconscient, il est transporté au centre hospitalier de Lorient. En début de soirée, « ses jours n'étaient plus en danger », précise la compagnie de gendarmerie.
Au point de contrôle, au carrefour d'entrée de Kerdual, les renforts arrivent : chiens stup'de Rennes et de Pontivy, des pelotons de surveillance et d'intervention de Ploemeur et de Pontivy.
19 h. Les derniers véhicules délaissent la Poudrière. Les automobilistes encore sous les effets de l'alcool restent sous surveillance des forces de l'ordre.
Au total, quatre contrôles d'alcoolémie se sont révélés positifs. Huit conduites sous emprise de produits stupéfiants ont également été relevées.
(1) Prénom d'emprunt.
Benoît TRÉHOREL.
<div style="border: 1px solid blue;">Rien ne sert de courir! non sa sert à rien !!!</div>
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